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LEUCEMIE 06
10 décembre 2016

Témoignage Céline

Moi contre la maladie

Je m'appelle Céline. J'ai 19 ans. J'habite à SAINT HERBLAIN. Je prépare un Bac Professionnel Commerce. Il y a presque un an et demi, j'ai appris que j'étais atteinte d'une leucémie aiguë.

Le 2 décembre 1999, je suis rentrée à l'hôpital. J'y suis allée parce que je crachais du sang. Jamais, je n'aurais pensé que j'étais malade. Ces jours passés, j'étais un peu fatiguée sans plus. Quand le médecin m'a annoncé, après quelques examens, que j'avais une leucémie, ça ne m'a rien fait. Enfin si, mais je ne comprenais pas trop ce que j'avais. Et puis est arrivée l'explication plus détaillée de cette maladie.

 

 

Au moment où j'ai compris, je n'ai pas pleuré. C'est bizarre. J'avais l'impression d'être ailleurs, que c'était à quelqu'un d'autre que le médecin annonçait cela.

Plus tard, je me suis retrouvée seule dans ma chambre. J'ai commencé à paniquer et là j'ai craqué. Je me demandais pourquoi moi, moi qui n'avais jamais rien fait de mal.

Depuis deux mois, j'étais avec un garçon. J'étais très heureuse. Ce n'était pas juste.

Au bout de trois jours, dans le service d'oncologie, on m'a transféré dans le milieu stérile, c'était impressionnant. Une chambre toute petite avec au milieu un lit et à côté un petit meuble. J'avais une fenêtre. Mais elle donnait sur un couloir d'un mètre et demi de largeur.

Dans cette chambre stérile, j'ai passé trois semaines. J'avais réussi à me créer un univers sympa. C'était dur d'être enfermée, en plus la chimiothérapie me rendait malade. En peu de temps, j'avais perdu dix kilos. Mon corps se transformait et me faisait mal. Je le détestais.

Et puis Noël est arrivé, j'étais désespérée car mes défenses immunitaires étaient basses. Donc ça pouvait être dangereux de me laisser sortir de mon " terrier ". J'ai tout de même réussi à rentrer chez moi pour cette jolie fête que je voulais tant passer en famille.

Une fois à la maison, la première chose que j'ai fait, c'était de me laver les cheveux. A l'hôpital, les aides soignantes n'avaient soit disant pas le temps. Mais je pense qu'elles avaient plutôt peur de ma réaction. J'avais à peine mouillé mes cheveux qu'ils tombaient dans la baignoire. Je crois que ceci fait partie des choses qui m'ont le plus frappée. Tous mes cheveux étaient tombés... ET moi, je pleurais, ne pouvant rien faire.

Après ça, j'ai passé des moments terribles. Je n'étais plus à l'hôpital. J'aurais dû être contente et pourtant je n'étais pas bien. Je ne me sentais pas en sécurité. Je m'étais habituée à être sous surveillance. Quand mon cathéter me faisait mal, je paniquais.

Passé Noël, mes passages à l'hôpital se sont faits plus proches. Mais là, dans le service d'hématologie je me sentais bien. Même si on me répétait de faire attention.

En tout, je suis allée, au cours de l'année 2000, trois fois dans le Service et à chaque fois pour environ trois semaines. En fait, les séjours étaient devenus une habitude. Mais au début de chacun d'eux, je n'étais vraiment pas bien. Je ne perdais pas le morale. J'écrivais des poèmes pour me défouler, j'ai dû en écrire une dizaine. De plus il y avait les réunions -goûter avec l'association Leucémie Espoir, les deux femmes qui venaient, m'aidaient énormément. Je pouvais leur dire tout ce que j'avais sur le coeur, ce que je ne pouvais pas faire avec ma famille ou avec mon copain.

Et puis le 6 avril, j'étais libre. Je revivais. Je n'avais plus besoin d'aller à l'hôpital pour de longs séjours. Toutefois il fallait que je fasse attention car j'étais encore fragile.

Aujourd'hui je ne suis pas encore guérie. Je suis en bonne voie. Tous les quinze jours, je dois faire une prise de sang pour surveiller ma santé. E tous les quatre mois, je dois aller dans le Service pour un contrôle. J'y vais juste pour une heure et c'est suffisant. Rien que de traverser les couloirs où j'ai passé de longs moments à me balader, j'ai des nausées. La tête me tourne. Et puis j'ai des grosses angoisses, pleins de mauvais souvenirs qui resurgissent.

Quand tous les mauvais souvenirs remontent à la surface, rien ne va plus. J'ai déjà passé des nuits sans pouvoir m'endormir. C'est à ce moment là que je pense et réfléchis pourquoi, pourquoi ?... Cette question revient toujours. Il n'y a pas d'explication pour cette maladie...

Je ne souhaite à personne d'être malade et encore moins d'avoir cette maladie. Elle est terrible et incompréhensible. Quand on passe par là, à l'âge de dix sept ans, on en ressort plus mûr. On prend la vie sous un autre angle.

Maintenant je revis. J'en suis heureuse même si le chemin de la guérison totale est encore loin. Mais je ne perds pas courage. J'y arriverai....

Céline

SOURCES: Fédération Leucémie Espoir, Leucémie Espoir, Capucine.

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